Chiara D. Auteur-Photographe
Art Nature Photography
Mail : chiara@chiarad.eu
16/05/2007
Cette nuit de printemps, Franca ne trouvait pas le sommeil : spécialiste de back office bancaire depuis 20 ans, elle venait d’être licenciée.
Son voisin de palier, Yann, sculpteur, désespérait de voir ses œuvres recherchées par ces collectionneurs d’art.
A l’étage au-dessus, Chloe, styliste s’angoisse, à l’idée de lancer sa ligne de sacs pour « business women ».
Et Hakim, appréhende l’oral du prochain concours de cadre administratif auquel il se présente.
La Fée Regiane, voyant tous ces talents, toutes ces énergies, « bloquées », décida de les aider, à se développer.
Car aimer ce que l’on fait est une chose essentielle dans la vie.
Elle demanda à chacun de définir, factuellement, ce qui le bloquait.
Puis de mettre un nom aux sentiments qu’il ressentait : joie, peur, tristesse, colère…
Ensuite d’identifier lesquels de ses besoins sont insatisfaits (sécurité, affection, autonomie, reconnaissance sociale, intégrité, expression de soi…).
L’étape suivante, la fée Regiane leur dit de formuler une demande.
De demander des choses qui vont les aider à combler leur besoin.
Une demande concrète et réalisable, dans le but d’ouvrir le dialogue.
Chacun le fit, à sa mesure, et Regiane se réjouit de voir toute cette belle énergie.
Franca obtint un rendez-vous avec le directeur d’une banque qui cherchait à s’implanter auprès d’entreprises françaises.
Yann entra en contact avec un critique d’art.
Chloe, put présenter sa ligne à un grand magasin.
Et Hakim a bénéficié des conseils de quelqu’un qui avait passé le même concours, il y a 5 ans.
La fée Regiane aimait aider les autres à avancer.
« Changer de métier ou de poste, vendre mon activité :me faire coacher m’aide à prendre de l’assurance, à définir et atteindre mon objectif… et à m’ouvrir à des voies nouvelles et inattendues !»
Conte de Zia Chiara
Claire Doutremepuich
28/04/2007
La petite graine sentit un réchauffement : c’était l’eau, tout autour d’elle.
Elle sentait un grand bouillonnement d’énergie en elle, ce qu’elle trouvait un peu effrayant.
Elle se sentait très bien comme elle était, et détestait ce qui la poussait à s’étirer, se dilater, s’ouvrir, pousser.
Elle vit qu’elle n’était pas la seule dans ce cas, et qu’autour d’elle, tout était pris d’un grand mouvement.
Elle combattit, tant qu’elle put, en essayant de se renfermer sur elle, de faire de sa surface une bulle de protection.
Rien n’y fit, et elle sentit se développer son cœur, ses feuilles, ses pétales.
Elle se sentit flotter, et finit par trouver agréable cette sensation d’être bercée.
Toutes les autres fleurs de nénuphar, autour d’elles, avaient ouvert grand leurs pétales, et l’encouragèrent à en faire autant.
Un jour, un dimanche de printemps, la graine, devenue jeune bourgeon, sentit la douceur de la caresse des rayons du soleil.
Elle s’ouvrit au monde autour d’elle, découvrit un superbe jardin.
Des personnes, souriantes, la complimentèrent sur sa beauté, et l’élégance de sa posture.
Devenue fleur de nénuphar, elle prit toute sa place au cœur de l’étang.
« En surmontant ma crainte, je m’ouvre à ma propre vie »
Conte de Zia Chiara
Claire Doutremepuich
05/02/2007
Le bébé dragon, nommé Draggy, sortit de son œuf, et ses parents virent qu’il était vert.
Alors que ses parents et tous les autres bébés dragons de la couvée étaient rouges.
Sa famille l’aimait, certes, mais il y avait toujours quelqu’un pour lui rappeler sa différence.
« Toi qui est tout vert, tu auras du mal à cracher le feu ».
« Toi qui est vert comme une grenouille, comment pourrais-tu représenter la sagesse ».
« Tu ne pourras pas participer au défilé de nouvel an, car tous les dragons y sont rouges ».
Le petit dragon pleurait, car ce défilé était le plus grand moment de la vie d’un dragon : il marquait le début de son année, où il apporterait tant de choses bénéfiques aux humains.
C’était l’essence même d’être dragon.
La dame du lac, au bord duquel se trouvait le petit dragon vert lui dit :
« arrête de pleurer, et regarde toi dans le miroir de mes eaux ; regarde comme ta couleur verte est originale et seyante ; toi seul la porte et pourra l’offrir en cadeau aux autres et aux humains »
« Draggy se regarda dans le miroir et se dit : j’aime mon image, elle est unique et mes yeux bleus me plaisent beaucoup. »
Et Draggy fut la vedette du défilé, fêté et félicité.
« J’aime mon image dans le miroir et ma vie devient meilleure ».
Conte de Zia Chiara
Claire Doutremepuich
05/02/2007
Enfant perdu,
Daniel ne supporte pas son nez, qu’il trouve trop gros, trop tordu…
Ce fardeau lui pesait:
Il voulait absolument s’en débarrasser.
Devenu grand, il y réussit.
Daniel supprima tous les miroirs dans sa maison.
Il ne vit plus personne.
Il devint informaticien, travailla de chez lui, se fit livrer ses provisions, ses courses.
Un jour, ce fut le gros bug informatique.
La société qui l’employa le somma de se rendre à son siège, pour réparer le système central.
Daniel dut se résoudre à sortir.
Le Hall de l’immeuble était intégralement recouvert de miroirs : le choc !
Daniel dut se voir, ici et là, partout.
Il releva la tête, car cela ne servait plus à rien de se cacher.
Se voir reflété ainsi, le déconcerta, puis l’amusa, et il éclata de rire.
C’est un homme sûr de lui et confiant, qui s’attaqua au problème, remit en service le système, et se vit offrir un poste intéressant et bien rémunéré.
Conte de Zia Chiara
Claire Doutremepuich
05/02/2007
Il était une fois, un homme qui s’appelait le Magicien des Peurs.
Ceux qui entreprenaient un long voyage pour le rencontrer espéraient ainsi voir disparaître toutes les peurs qui les habitaient.
Au retour de ce long voyage, nul ne voulait révéler ce qui s’était passé, jusqu’au jour où un enfant révéla le secret du Magicien des Peurs.
« Derrière chaque peur, il y a un désir. Nous passons notre vie à cacher nos désirs, c’est pour cela qu’il y a tant de peurs dans le monde ».
Un homme décida de mettre en difficulté le Magicien des Peurs : en lui demandant de l’aider à vaincre sa peur « j’ai peur de mes désirs ».
- quel est ton désir le plus terrifiant ?
- j’ai le désir de ne jamais mourir.
- c’est un désir terrible et fantastique ; quelle est la peur qu’il y a en toi, derrière ce désir ? car derrière chaque désir il y a aussi une peur qui s’abrite. - j’ai peur de ne pas avoir le temps de vivre toute ma vie.
- et quel est le désir de cette peur ?
- je voudrais vivre chaque instant de ma vie de la façon la plus intense, la plus vivante.
- voilà donc ton désir le plus redoutable.
« Ecoute moi, prends bien soin de ce désir précieux, unique. Si tu respectes ce désir, tu ne craindras plus de mourir. Tu peux rentrer chez toi."
Car chacun peut devenir le magicien de ses peurs, s’il s’emploie à découvrir le désir qui se cache sous chacune de ses peurs.
A condition d’accepter que tous les désirs ne soient pas comblés, d’apprendre la différence entre un désir et sa réalisation.
Nul ne sait à l’avance lequel de ses désirs sera seulement entendu, lequel sera comblé, lequel sera rejeté, lequel sera agrandi jusqu’au rire des étoiles !
C’est cela le grand secret de la vie : d’être imprévisible, jamais asservie, et aussi immensément généreuse et ouverte aux désirs des humains.
Conte de Zia Chiara
Claire Doutremepuich
19/01/2007
Le Lutin de la Saint Sylvestre était triste : une année finissait, une autre commençait, et tout lui semblait revêtu d’une même monotonie.
Il se trouvait pourtant sur une grande étendue de plage, la mer avait des reflets d’un bleu profond qui s’ouvraient sur l’infini, des parasols nombreux s’offraient à sa vue, et de petits cailloux se laissaient doucement bercer par les vaguelettes.
La Fée Morgane, qui, comme chacun sait, est capable de toutes les magies, entendit toute cette tristesse, et se transporta auprès de notre Lutin.
« Pourquoi es-tu triste, Lutin ? » , lui demanda-t-elle ?
« Je n’ai pas d’espoirs, rien d’intéressant à faire, et ma vie est inutile ».
La Fée Morgane demanda alors au Lutin de regarder ce qu’il avait à sa portée :
la plage, qui permet de changer de direction, de marcher à son propre pas,
la mer, porte ouverte à toutes les aventures,
et les parasols, dont chacun représente un projet d’avenir, prêt à s’ouvrir, en fonction de ses choix.
Mon cadeau pour la Saint Sylvestre, Lutin, c’est que je te donne cette image pour toujours,
tu auras juste à fermer les yeux,
et tu auras toujours tout à ta portée :
l’Avenir, et toutes les merveilles inconnues qu’il te propose, si tu veux les prendre.
Gardes ce petit caillou dans ta poche, pour t’en souvenir.
Conte de Zia Chiara
Claire Doutremepuich
05/01/2007
L’auteur regardait sa page blanche avec bonheur.
C’était toujours un plaisir de savourer ce moment où tout est offert, ouvert, permis !
Œuvre futile, légère, réflexion sérieuse, énigme, amour, humour, histoire ou actualité ...l’excitation de ne pas encore choisir entre ces multiples possibles !
La page blanche lui fait penser à une plage déserte au petit matin : immaculée et sans histoires.
Plus tard, traces de pas, de ballons, de parasols, de bateaux, d’oiseaux raconteront des tranches de vie …
Plus tard, aussi, la page blanche se couvrira de signes,
des paysages vont se dessiner,
des personnages apparaître, diffus d’abord, puis aux caractères plus marqués.
Le rôle de l’auteur sera de les faire vivre, cohabiter,
se déchirer parfois ou se réconcilier.
Il devra dérouler l’intrigue, dénouer les fils, défaire et réinventer, alternant entre l’ivresse démesurée et
le désespoir le plus bleu.
Enfin, il écrira le mot « fin ».
Cette boucle là sera bouclée…
Et l’auteur n’aura de cesse que de retrouver une nouvelle page blanche, promesse de tant de nouvelles aventures…
« Choisir ce que j’écris sur ma page blanche, c’est l’aventure de ma propre vie ».
Conte de Zia Chiara
Claire Doutremepuich
05/01/2007
Sam regardait la mer.
Le mouvement des vagues, partir au loin, revenir s’éclater au bord lui évoquait sa propre vie.
Partir au loin, cela avait toujours été sa stratégie, pour ne pas s’opposer à ses parents, pour ne s’engager vraiment auprès de personne dans sa vie personnelle, pour ne pas se battre dans son entreprise.
Bien sûr, il se disait que cela correspondait à son goût de l’aventure, à sa curiosité de voir des paysages différents, des gens qui vivent autrement.
Mais, au bout du compte, il sentait bien que, comme la vague qui revient toujours vers le bord, il revenait toujours au même point.
Et se trouvait seul, désespérément seul.
Deux mouettes voletaient ensemble, au dessus de la mer, et Sam se dit qu’il était comme elles, seul au dessus de l’océan.
Sauf que les mouettes, elles étaient deux.
Et qu’elles s’amusaient ensemble, à sauter sur les vagues.
Puis elles vinrent sur la plage, où, derrière une dune, Sam vit qu’elles avaient construit leur nid, patiemment, brindille après brindille.
Sam se dit qu’il avait beaucoup à apprendre des mouettes, pour partager ses voyages, ses jeux, et construire sa vie.
Il ne savait pas encore comment il allait s’y prendre, mais il décida déjà d’avoir l’humilité de se faire accompagner, tellement il voulait maintenant atteindre son objectif.
Et l’image des mouettes allait l’y aider.
Conte de Zia Chiara
Claire Doutremepuich
05/01/2007
Toni, un jeune pêcheur aimait son métier : se lever tôt le matin, prendre sa barque, aller poser ses filets, poser quelques lignes.
Il aimait la caresse du vent sur son visage, l’odeur de la mer, le son du clapotis des vagues sur la coque de son bateau.
Quand il rentrait, il était fier d’aller vendre sa pêche aux meilleurs restaurants du coin, et de savoir que les touristes se régaleraient de ses poissons frais.
Le soir il retrouvait ses amis, pour jouer de l’organetto, et rire et danser toute la soirée.
Il s’endormait, heureux, en regardant les étoiles dans le ciel.
Un jour, arriva son cousin Fabrice, de Paris.
Lui travaillait dans une grande banque, passait tout son temps au travail, ne voyant plus guère sa famille et ses amis, n’ayant même pas le temps de dépenser son argent.
Un malin génie, décida, une nuit, de donner à chacun la vie de l’autre, pour 8 jours.
Que croyez-vous qu’il en advint ?
Toni, huit jours plus tard, qui lui semblèrent un siècle, retrouva avec plaisir sa vie qu’il aimait, et son bonheur partagé avec ses proches.
Quant à Fabrice, il vécut cette semaine avec rejet au début, ensuite il se prit au jeu.
Et de retour à son bureau, souvent son esprit vagabonde vers la mer...
Conte de Zia Chiara
Claire Doutremepuich
05/01/2007
Felicia referma son livre à regret, tant l’histoire du Phoenix qui renaît de ses cendres l’avait captivée.
Elle s’endormit en pensant qu’elle aimerait renaître à une nouvelle vie, plus proche de ses aspirations que la sienne aujourd’hui.
Elle fit, cette nuit là, un rêve étrange, qui ressemblait à la réalité.
Elle se vit transformée, physiquement, insensiblement par petites touches, pour devenir la silhouette de la femme qu’elle rêvait d’être.
Elle se vit vêtue de vêtements qu’elle n’osait jamais porter et trouva qu’ils allait bien à son nouveau moi.
Cette femme, qu’elle était dans son rêve, occupait le job auquel elle n’avait jamais osé postuler, et était visiblement appréciée de nombreux amis.
Félicia se réveilla, bizarre, déçue de ne pas se trouver
« la femme de son rêve ».
Elle réfléchit longuement que cette vision pouvait devenir son objectif, et que se transformer par petites touches, constituait autant d’étapes à atteindre l’une après l’autre,
avec fierté et satisfaction.
Elle se fixa, raisonnablement, un premier but.
Elle comprit qu’il lui faudrait accepter de mourir à nombre de ses anciennes habitudes.
Et qu’alors elle pourrait laisser s’installer de nouveaux comportements de vie,
qui feront naître son nouveau moi,
encore plus beau,
tel le Phoenix.
Conte de Zia Chiara
Claire Doutremepuich